7h55, Raymond n'a pas encore ouvert l'œil. L'allocataire paresseux a gardé l'habitude de se lever tôt depuis son renvoi de Rungis. Il dégomme son réveil de la main puis se gratte la fesse (d'abord la gauche... toujours) puis grogne et baille comme chaque matin que Dieu fait. Il tape le dessus de sa couette tel un aveugle battant le sol avec sa longue canne. A y est, l'a trouvé la télécommande Raymond. Il allume le poste et met la 2 parce qu'il aime bien ça Télé Matin.
Il se redresse péniblement, décolle un œil, puis deux et fait la rencontre de notre communicant de 30 ans son aîné. Notre vendeur de livres est réveillé depuis longtemps maintenant (lui !). Il ne laisse paraître à aucun instant ni sa fatigue, ni son vieil âge (oh ! miracles des séances quotidiennes d'acuponcture au botox !). Le vieux reptile attend patiemment la fin de la question qui lui est posée pour bondir sur sa proie. 40 ans qu'il fait ce métier (que lui même à créé), autant dire que le jeune journaliste n'a aucune chance. Le serpent lèche une dernière fois ses lèvres d'un trait vif et s'élance :
Indignation sur la blogosphère, consternation dans les chaumières. Mais comment peut-on dire ça quand 46,4% des foyers fiscaux ne sont pas imposables, quand le salaire médian français est d’environ 1700€ et quand 13,2% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté relatif de 60 % (INSEE 2006) ?
La question n'est pas "comment" mais "pourquoi ?".
Tout simplement parce qu'il s'agit de Jacques Séguéla, vice président d'Havas (6ème groupe publicitaire mondial) et "chantre" de la publicité comme il aime à se définir. Ce même Jacques Séguéla dont Desproges disait déjà en 86 que son "quotient intellectuel dépasse largement le chiffre de la température anale dès qu'il cesse de nous comparer le message publicitaire à l'expression onirique de quelque romantisme éthéré". Tout simplement par ce que celui qui fait semblant d'écrire quand il ne fait pas semblant de travailler est en pleine promo pour son nouveau livre (on retrouvera d'ailleurs son pull "on peut être classe habillé en France d'en Bas" chez Ruquier le même jour). Il n'a pas dit cette phrase par simple excès de spontanéité déplacée, il l'a dite de façon maîtrisée et réfléchie tout simplement pour faire parler de lui et de la sortie de son livre. Honnêtement, pensez-vous vraiment qu'il soit capable d'une telle erreur de communication, lui le grand maître à penser de ce métier alors qu'il vient faire sa propre promo ?
Fut un temps où l'on faisait croire à Raymond qu'il était beau le matin avec ses têtes blondes, son labrador et son bol de Ricoré. Maintenant la publicité selon Séguéla consiste à cracher à la gueule de Raymond au réveil.
Quand leçon de publicité rime avec leçon de vulgarité.
PS : j'attends impatiemment la réaction passionnée d'Isabelle Adjani qui s'indigne dès qu'une femme (mais j'espère aussi, un homme) se fait insultée. Défendra t-elle les milliers de Raymond comme elle a défendu son amie Yamina Benguigui ? La suite dans un prochain épisode...
Seguela devrait se reposer. Ses idées ne sont plus très "fraîches"...
RépondreSupprimerFaire parler de lui c'est bien mais il y a l'art et la manière et je ne suis pas sûr que les abonnés de France Loisirs le sélectionne !
RépondreSupprimerAllez ça fera comme le disque de Carlita, ce sont les ministres qui en parleront le mieux !
Bonne journée
C'est vrai que c'est un joli coup de communication. Même son mea culpa sur canal le rendait presque sympathique.
RépondreSupprimerles sarko boys, quelle sale engeance !