dimanche 22 mars 2009

Jane Goody : VIP - RIP

Rappel des faits : Jade Goody était il y a quelques années une parfaite inconnue. Elle menait une vie paisible au pays d'Elton John et des beans au petit-dej quand un beau jour, elle décida de participer à l'émission de télé-réalité "Big Brother". Manque de reconnaissance à l'école primaire, manque d'argent pour payer ses pintes, pari perdu en les buvant... Les raisons de son choix restent floues et sans intérêt. Quelques années plus tard et après avoir défrayé la chronique suite à ses insultes racistes à répétition à l'antenne, et après avoir su attraper une bouteille de bière avec son vagin (vive Big Brother)... Jade est une star ! Elle décide alors de profiter de sa notoriété pour "vendre son cancer" (c'était ça ou la bagnole). L'intéressée expliquera qu'elle a fait ça pour ses 2 enfants Bobby et Freddy (même si son goût pour la real TV était antérieur à la naissance du premier...). Le concept de l'émission est assez simple : filmer les derniers mois de Jade sur Living TV (ça s'invente pas). L'émission fait scandale et rencontre un succès "huge" dans tout le royaume. Aujourd'hui, Jade est morte et les sujets de sa majesté pleurent de grosses larmes dans leurs grosses bières. Dès lors se posent certaines questions :
  • La chaîne Living TV a t-elle prévu une saison 2 et si oui, avec quelle maladie ?
  • Une clause du contrat de Jade prévoit-elle une vie après la mort ?
  • Nykos va t-il être remplacé à la rentrée prochaine par le professeur Schwarzenberg ?
Pendant ce temps là, un certain Alain B. montrait avec plus de classe, sur scène et sans caméra qu'on pouvait rester un homme jusqu'au bout plutôt que de finir en animal de foire cancéreux.

lundi 2 mars 2009

Horoscope mars 2009

BELIER : du 21 mars au 20 avril // comme Charles Pasqua

Travail : L'ANPE vous propose un poste d'homme-sandwich à 2h de chez vous ! C'est une offre qui ne se refuse... Plus.
Amour - Vie Sociale : C'est le moment de prendre de nouvelles résolutions : faîtes l'amour le premier soir !
Santé : Les premiers décans seront grands et beaux, les autres seront petits et moches.

TAUREAU : 21 avril au 21 mai // comme Jacky

Travail : Arrivée dans la première à Auteuil ce lundi, il fallait jouer le 4 "No more work" suivi du numéro 12 "Fuckin Crisis" et enfin le 6 "Lève ton coude chômeur"
Amour - Vie Sociale : Vous allez croiser la femme de votre vie au Monop' et vous allez repartir chacun de votre côté... Si c'est pas con la vie des fois !
Santé : Vous avez des seins superbes montrez-les !

GEMEAUX : du 22 mai au 21 juin // comme Demmis Roussos

Travail : Si vous en avez un, profitez-en ! Si vous en avez plus, profitez-en !
Amour - Vie Sociale : Vous êtes trop parano, vérifiez le portable de votre conjoint pour calmer les crises.
Santé : Rien à signaler, pas de maladie en vue. En même temps, je peux me tromper...

CANCER : du 22 juin au 23 juillet // comme Magloire

Travail : Votre franc parlé et votre pouvoir de conviction sont appréciés par vos collègues de comptoir.
Amour - Vie Sociale : "Friend request refused"
Santé : Vous avez une sale gueule (c'est pas moi qui dit, c'est Jupiter).

LION : du 24 juillet au 23 août // comme Bernard Menez

Travail : Grand veinard ! Vos collègues préparent une surprise, ils ont réservé la salle de réunion vendredi soir pour un pot rien que pour vous !
Amour - Vie Sociale : La masturbation ne résout pas tout, parlez-en à votre conjoint(e).
Santé : ON VA TOUS MOURIIIIIIR !!!!!!!!!!!

VIERGE : du 24 août au 23 septembre // comme Jean Sarkozy

Travail : Avez-vous pensé à votre déclaration Assedic mensuelle ?
Amour - Vie Sociale : Vos amis répondent à vos mails, je veux les mêmes !!!
Santé : Votre activité sexuelle est au plus haut, contactez-moi

BALANCE : du 24 septembre au 23 octobre // comme Margaret Thatcher

Travail : Votre assistante veut vous piquer votre place et vous donne les mauvais horaires des réunions internes... J'ai pas de conseils, démerdez-vous !
Amour - Vie Sociale : Vous avez 2452 amis sur Facebook, 373 sur Copains d'Avant et seulement 3 sur Copains de Maintenant.
Santé : Faîtes vous mal tant que vous avez une mutuelle.

SCORPION : du 24 octobre au 22 novembre // comme Kenza

Travail : Vous allez être augmenté, votre patron vous donne de nouvelles responsabilités, fini l'open space vous allez avoir un box pour vous tout seul, votre assistante rentre dans le box, elle est belle, elle vient se faire corriger les fautes de son dernier rapport un peu honteuse... Vous... Vous... Vous vous réveillez la bave au coin de la bouche, les touches du clavier incrustées sur votre visage.
Amour - Vie Sociale : Pensez à changer de maîtresse de temps en temps.
Santé : Érections nocturnes titanesques prévues ce mois-ci. Mettez votre réveil en pleine nuit si vous me croyez pas.

SAGITTAIRE : du 23 novembre au 21 décembre // comme Staline

Travail : Mercure fait la gueule à Pluton parce qu'il a découvert sur le Facebook de Venus des photos de lui bourré en train de s'aligner sur Jupiter... Du coup ça va chier pour vous au boulot !
Amour - Vie Sociale : Votre compagne vous aime et croit en vous et votre couple. Profitez-en, car le mois prochain je serai beaucoup moins sympa avec vous !
Santé : Marre de la grisaille, marre du chômage ? Faîtes comme moi, partez vous changer les idées aux Maldives.

CAPRICORNE : du 22 décembre au 20 janvier // comme Régine

Travail : Vous allez croiser votre patron dans une soirée Sado Maso, votre poste est conservé !
Amour - Vie Sociale : Vous vous sentez seul. Rassurez-vous, c'est normal.
Santé : Vous n'avez pas un peu grossi ? Ah si si, j'vous jure.

VERSEAU : du 21 janvier au 19 février // comme Kim Jong Il

Travail : Vous êtes épargné par la crise... Pour l'instant.
Amour - Vie Sociale : Vous allez rencontrer l'homme de votre vie ! Vous êtes déjà avec ?! Ah... Bon ben, y en a forcément un de nous qui se trompe.
Santé : Votre peau est douce, vos yeux sont magnifiques, vos mains sont belles et fines (et quel cul !)

POISSONS : du 20 février au 20 mars // comme Jacques Séguéla

Travail : A propos de travail, faudrait vous y mettre plutôt que de lire des horoscopes débiles !
Amour - Vie Sociale : Votre mari vous bat. Courage, battez-vous !
Santé : "Le travail c'est la santé". Je vous souhaite d'avoir tort.

vendredi 27 février 2009

Mauvais perdants

Quelle déception...

J'ai appris aujourd'hui que l'ex-candidate Ingrid Betancourt aurait eu un comportement "arrogant et égoïste" durant l'aventure. L'info est relayée en première page de Yahoo! sous le titre "L'autre Ingrid". Trois de ses ex-compagnons de survie révèlent dans un livre ("Out of Captivity") qu'elle "volait de la nourriture et gardait pour elle les rares livres disponibles".

Déçu je vous dis. Déçu par un tel manque de classe de la part de ces trois petits yankees jaloux et mesquins. C'est simplement honteux pour ne pas dire odieux de s'attaquer publiquement à un ancien candidat une fois l'aventure terminée. Trop facile ! J'avais déjà trouvé limite que Kenza écrive un livre à sa sortie (qu'elle en lise était déjà surprenant), mais elle ne l'avait pas fait pour égratigner lâchement Loana. J'ai serré les dents en entendant sur le web les critiques acerbes de Moundir à propos de ses camarades quand ces derniers se débattaient dans la jungle Amazonienne. Filomène m'a également déçu quand elle a reproché à Jade son manque de sportivité... Mais elle l'a fait en face, elle ! Là, vous vous mettez à trois pour salir noir sur blanc l'image de notre Ingrid Nationale, un peu de respect et d'élégance !

Ce n'est pas parce qu'aucun concert de soutien avec Renaud et Bénabar ne vous a été organisé qu'il faut se venger de la sorte. Ce n'est pas parce que ni Bertrand Delanoe, ni Nicolas Sarkozy n'ont versé de larmes à votre sujet qu'il faut tout mettre sur le dos de Sainte-Ingrid-pote-du-Pape. Que souhaitiez-vous ?! Une photo de vos tronches place de la République ? Qu'elle vous fasse la veillée en lisant des histoires autour du feu de camp ? D'ailleurs, la prod avait été très claire et les règles étaient simples : survie ! survie ! survie ! Si après Ingrid vous a fait trébuché une ou deux fois au cours d'une épreuve de confort...

Alors quoi, vous allez me répéter qu'elle a mis votre vie en danger en disant aux guérilleros que vous étiez des agents de la CIA ? Je suis méfiant de ces révélations "chocs" que je vous suspecte de faire pour tirer à vous la couette des media qui vous ont snobé à votre sortie du loft...heu je veux dire de la jungle. Et puis si c'était vrai, qui n'a jamais menti pour faire tuer un ou deux compagnons de cellule ronfleurs et boulimiques en temps de guerre ?

Vous feriez mieux de ravaler toute cette amertume et de prendre exemple sur Moundir qui déclarait à sa sortie : "Je pensais venir avec un esprit de FARC et je repars avec un cœur de Roméo". Où est donc passé votre cœur ? Et où sont passé mes bouquins ? Et qui m'a piqué le pot de Nutella que j'ai acheté hier ?!

"Ingrrrriiiiiiiid !"

vendredi 20 février 2009

Leçon de Publicité

Il a fallu qu'il se lève très tôt ce matin du 13 février pour aller vendre son livre sous le bras. Un peu plus et il arriverait à se faire passer pour un honnête livreur de Rungis se levant chaque jour aux aurores pour gagner son pain. Á l'heure où ces fainéants de français partent dépenser à 60 ans leur retraite au camping, cet homme admirable n'hésite pas à traîner ses 75 vieilles années dans son triste pull à carreaux gris pour aller faire son dur métier quand d'autres dorment encore. Mais quel est ce travail formidable qui réveille notre homme si tôt et à cet âge avancé ? Écrivain ? Libraire ? Prédicateur (pas loin) ? Rien de cela, il a lui-même baptisé son métier "communicant".

7h55, Raymond n'a pas encore ouvert l'œil. L'allocataire paresseux a gardé l'habitude de se lever tôt depuis son renvoi de Rungis. Il dégomme son réveil de la main puis se gratte la fesse (d'abord la gauche... toujours) puis grogne et baille comme chaque matin que Dieu fait. Il tape le dessus de sa couette tel un aveugle battant le sol avec sa longue canne. A y est, l'a trouvé la télécommande Raymond. Il allume le poste et met la 2 parce qu'il aime bien ça Télé Matin.

Il se redresse péniblement, décolle un œil, puis deux et fait la rencontre de notre communicant de 30 ans son aîné. Notre vendeur de livres est réveillé depuis longtemps maintenant (lui !). Il ne laisse paraître à aucun instant ni sa fatigue, ni son vieil âge (oh ! miracles des séances quotidiennes d'acuponcture au botox !). Le vieux reptile attend patiemment la fin de la question qui lui est posée pour bondir sur sa proie. 40 ans qu'il fait ce métier (que lui même à créé), autant dire que le jeune journaliste n'a aucune chance. Le serpent lèche une dernière fois ses lèvres d'un trait vif et s'élance :



Indignation sur la blogosphère, consternation dans les chaumières. Mais comment peut-on dire ça quand 46,4% des foyers fiscaux ne sont pas imposables, quand le salaire médian français est d’environ 1700€ et quand 13,2% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté relatif de 60 % (INSEE 2006) ?

La question n'est pas "comment" mais "pourquoi ?".

Tout simplement parce qu'il s'agit de Jacques Séguéla, vice président d'Havas (6ème groupe publicitaire mondial) et "chantre" de la publicité comme il aime à se définir. Ce même Jacques Séguéla dont Desproges disait déjà en 86 que son "quotient intellectuel dépasse largement le chiffre de la température anale dès qu'il cesse de nous comparer le message publicitaire à l'expression onirique de quelque romantisme éthéré". Tout simplement par ce que celui qui fait semblant d'écrire quand il ne fait pas semblant de travailler est en pleine promo pour son nouveau livre (on retrouvera d'ailleurs son pull "on peut être classe habillé en France d'en Bas" chez Ruquier le même jour). Il n'a pas dit cette phrase par simple excès de spontanéité déplacée, il l'a dite de façon maîtrisée et réfléchie tout simplement pour faire parler de lui et de la sortie de son livre. Honnêtement, pensez-vous vraiment qu'il soit capable d'une telle erreur de communication, lui le grand maître à penser de ce métier alors qu'il vient faire sa propre promo ?

Fut un temps où l'on faisait croire à Raymond qu'il était beau le matin avec ses têtes blondes, son labrador et son bol de Ricoré. Maintenant la publicité selon Séguéla consiste à cracher à la gueule de Raymond au réveil.

Quand leçon de publicité rime avec leçon de vulgarité.

PS : j'attends impatiemment la réaction passionnée d'Isabelle Adjani qui s'indigne dès qu'une femme (mais j'espère aussi, un homme) se fait insultée. Défendra t-elle les milliers de Raymond comme elle a défendu son amie Yamina Benguigui ? La suite dans un prochain épisode...

dimanche 8 février 2009

Plaisante jamais avec ces choses là...

"Oui mais tu vois, à l'époque on pouvait dire ce genre de choses !"

"Pouvait-on" parce qu'on était autorisés à dire des choses crues, politiquement incorrectes, vulgaires, provocantes voir blessantes ? Je ne pense pas qu'il était plus "autorisé" à l'époque de dire du mal des cancéreux, des juifs, des curés, des noirs, des pédés, des arabes, des hommes politiques et de toute autre minorité munie d'un mégaphone et de trois banderoles. Mitterrand n'avait pas plus d'humour que Sarkozy et l'histoire a montré qu'il n'était pas moins sourd que ce dernier.

Alors quoi, on disait ces choses parce qu'on pouvait se le permettre ? Etions-nous vraiment plus insouciants ? Je pense que les acteurs, humoristes et chanteurs avaient autant à perdre qu'aujourd'hui. Je doute qu'ils se souciaient moins de leur image, de leur réputation, de leur carrière, de leurs contrats et de leurs droits SACEM. A titre d'exemple, Desproges a toujours eu peur de manquer d'argent et redoutait terriblement que sa carrière puisse s'arrêter subitement et le laisser sans ressources avec sa femme et ses deux filles.

La liberté d'expression était-elle donc vraiment plus grande à l'époque ? Manifestement. Mais alors pourquoi ? La liberté d'expression devait être plus grande parce qu'elle était simplement plus précieuse. Beaucoup de personnes s'étaient battues pour l'obtenir. Certains en jetant des grenades pendant la guerre, d'autres en lançant des pavés. C'était une liberté acquise, défendue et à défendre contre les censeurs encore bien présents. C'était une liberté dont il fallait jouir et avec la forme s'il vous plaît ! C'était LA liberté. Manifester pour Solidarnosc, c'était dans un sens célébrer notre privilège, notre chance, notre victoire.

Aujourd'hui, la liberté d'expression a été remplacée par la liberté de communiquer ("Communiquer en toute liberté" merci Bouygues Telecom !). Résultat, on a plus peur de perdre son portable que le droit de dire ce que l'on pense. C'est devenu un acquis inné mis dans la bouche à la naissance sans explications, une évidence molle, sans relief ni contour... Sans limite. Vive l'oppresseur sans qui nous ne saurions profiter consciemment de notre bon droit à dire des gros mots et parler des gros seins de Yamina Benguigui.

Les "globes" de Yamina sont pour moi un exemple qui nous rappelle que la bien-pensance veille au grain et que le censeur n'est pas loin. Jean-Luc Delarue en a fait la triste expérience. Le pauvre animateur à tête de parfait gendre s'est fait lynché et va peut-être se faire interdire de direct pour avoir fait une blague (pas très drôle je vous l'accorde) sur les seins de dame Benguigui. Elle fut "touchée dans sa dignité" alors qu'il voulait simplement toucher ses "globes". Mais ne voulait-il pas dire "votre grosse paire de loches trop grosse pour le décolleté vulgaire que vous avez vous-même choisi avant de venir vous exhiber à la TV" ? La pauvre victime de l'agression a accepté dans toute sa bonté les excuses de l'horrible Jean-Luc. Heureusement que le démon Delarue avait pensé à faire des excuses publiques. Isabelle Adjani - qui se sent très "choquée" dès que la dignité d'une femme est attaquée dans ce bas monde - a pu prendre ces excuses à son compte pour panser les plaies béantes de sa vertu offensée par ces "propos inqualifiables visant une femme".

Yamina et Isabelle, je vous recommande Bob. Je suis sûr que s'il était parmi nous, il mettrait son homosexualité de côté pour l'occasion et se proposerait volontiers de venir cueillir votre dignité de femme meurtrie pour en faire un beau bouquet de fleurs (à sa façon bien sûr).


Et si vous n'êtes pas rétablies après ça, il y a encore Monsieur Henri. Je crains par contre que votre odeur d'eau bénite ne le crispe un peu...

dimanche 25 janvier 2009

Qu'est ce qui pouvait bien le faire tenir ?

Il était presque minuit. Il se tenait péniblement debout dans ce froid polaire.
Je rentrais chez moi le pas pressé et lui était là, debout derrière sa barricade de cartons.
Le Monoprix fermait, les employés partaient et lui resterait là, adossé au mur à quelques mètres de l'entrée.

Je me rappelle du café qu'il tenait dans sa main tremblante. Il en renversait parfois.

C'en était trop pour le bourgeois d'appartement surchauffé que je suis. Je lui ai alors demandé s'il ne voulait pas aller dans un centre où l'on vole vos chaussures quand vous dormez. Il a refusé prétextant qu'il avait l'habitude de rester dehors.

Comme toute personne âgée, il a soudain senti le désir irrépressible de me raconter sa vie ce qui me rendit utile durant 10 minutes et apaisa pour la nuit mes 60 mètres carrés de culpabilité.

Il me raconta fièrement qu'il avait travaillé longtemps dans le bâtiment à Draguignan "en plein cagnard" (si c'est pas ironique...). Il m'a également dit qu'il était très content et fier d'avoir pu tout simplement travailler en France (si c'est pas triste...). Et pour couronner toute sa fierté bien acquise, il m'a avoué avoir 83 ans (si c'est pas dingue...).

Qu'est-ce qui pouvait donc bien faire tenir debout ses 83 ans dans le froid ?

Un détail vestimentaire a attiré mon attention pendant la discussion et permet selon moi de répondre en partie à la question. Ce vieil immigré algérien avait construit toute sa vie des maisons et des immeubles pour des Français qui - pour le remercier chaleureusement - ne lui donnaient ni retraite, ni logement, ni pièces. La chose qui le faisait tenir dans ce beau pays c'était...

...son nœud de cravate (et l'air chaud de la bouche d'aération du Monoprix contre son dos)

mercredi 21 janvier 2009

Ils étaient plus de 2 millions

Comme beaucoup de mes contemporains, j'ai regardé hier et en direct (!) la cérémonie d'investiture de Barack Obama. J'avais raté celle des deux Bush et de Clinton sans trop de regrets mais là, je me suis senti viscéralement obligé de participer depuis mon canapé à cet événement "HI-STO-RIQUE" (d'ailleurs on dit "HI-STO-RIQUE" ou "HY-STE-RIQUE" ?).

J'allume et premier soulagement, ils n'ont pas commencé sans moi. Ouf, je pourrai donc bien dire à mes petits enfants, un plaid sur les genoux et l'œil humide que j'en étais et "en direct", s'il vous plait ! Car voyez-vous mes p'tits enfants, Papy c'était pas un attardé de l'histoire qui vit les grands événements en différé. Oooooh non, Papy c'était du genre spectateur-acteur de l'instant live qui fait qu'on participe à l'événement dans le vif et que par conséquent, on FAIT l'histoire.

Parce qu'au final on a retenu quoi le lendemain ? L'audience.
Qu'est ce qui fait un événement ? L'audience.
Qu'est ce qui fait l'histoire ? L'audience toujours.

Franchement, vous imaginez Obama prêter serment dans le froid devant 3 chômeurs afro-américain, un pasteur intégriste et deux vedettes sans caméras ? Non là, ils étaient plus de 2 millions (!) devant le Capitol à se geler sous leurs bonnets étoilés. Et que faisaient-ils ? Ils regardaient religieusement leur héros... Sur les écrans géants ! "Quel intérêt ?", me direz-vous ! L'intérêt était d'être "United" pour communier avec son prochain car s'il y avait bien un endroit et un moment pour prendre dans ses bras un chômeur afro-américain histoire de soulager sa conscience sur 3 générations, c'était là-bas à ce moment précis. J'en imagine peu inviter à leur table un SDF black à Thanksgiving mais qui sait, Obama va peut-être changer ça entre deux crises financières et une troisième guerre mondiale ?

On avait donc nos "plus-de-2-millions-on-ne-sait-pas-exactement-tellement-y-en-a" et ça assurait l'audience devant la scène. Mais quand t'as un beau casting comme celui-ci, un si bon public et autant de caméras, il faut du dimat et dimat il y a eu. Rendez-vous compte. Ils étaient plus de 280 millions de spectateurs ! 280 millions d'américains communiant en duplex debout devant leur TV, une hostie gout paprika-bacon dans le bec à prier qu'il n'arrive rien au futur chien de la famille présidentielle. Finalement, je préfère ne pas me rendre compte.

Vous pourriez penser (à tort) que je suis américanophobe et Obamaniaco-dépressif mais je n'oublie pas que tout ça reste très humain. Regardez. Nous sommes en France. Un homme fait ses cartons et tombe soudain sur sa vieille écharpe tricolore. Il la déplie lentement, avec émotion. Il repense alors à ce jour où son pays a marqué l'Histoire, le jour où la France est entrée "Dans la Légende" (L'Equipe). Il est fier d'avoir participé à cet instant. Il s'en voulait de n'avoir pas connu la victoire de Platoche et des siens en 84. Il se tient là, face à son passé, face à son histoire, face à la Grrrrande Histoire. Son visage baigne dans une nostalgie béate, son cœur se serre, il sourit mais repose finalement son écharpe avec tristesse car il n'oubliera jamais : il était aux toilettes quand Zidane a marqué.

Depuis, il mange la TV allumée.

Sinon, pour les choses plus intelligentes je laisse la parole à ceux qui se font payer pour :